Partons en voyage aujourd’hui sur le blog, en Inde du Nord précisément, dans les régions de l’Himashal Pradesh et de la Vallée Du Spiti située aux contreforts de l’Himalaya. Himachal Pradesh signifie « terres des montagnes enneigées », c est un tout petit état, peuplé tout de même par plus de 6 millions de personnes, en majorité des Hindous. La Vallée du Spiti, est elle située près du Tibet et est majoritairement bouddhiste.
Il faut savoir que le voyage qui à été fait n’a pas été celui initialement prévu. Après un passage à Delhi nous devions rejoindre la Vallée du Ladakh, région grandiose au nord du Cachemire faites de sommets vertigineux et de déserts d’altitudes spectaculaires. Donc, un bus devait nous emmener de Manali à Leh, capitale du Ladakh, mais la veille de notre départ nous apprenons que des pluies torrentielles se sont abattues sur la région (fait assez rare) et que la ville de Leh à subit de gros dommages. De plus, nous avions prévu une randonnée de 6 jours en autonomie et cela devenait risqué. Pourtant le vol pour redescendre de Leh (qui possède un petit aéroport) était booké pour redescendre sur Delhi, mais il faut être philosophe : à un jour près nous aurions été bloqués à Leh et cela nous à donné l’opportunité d’improviser un tout autre voyage.
Mais peut-être avons nous gagné au change ? Car notre chemin nous à conduit par un concours de circonstances dans la Vallée du Spiti. Et la, je pense que le terme « voyage hors des sentiers battus » prend tout son sens. Isolée au nord de l’Inde, à la frontière du Tibet, la haute vallée du Spiti est longtemps restée fermée aux étrangers. Surnommée « le petit Tibet », cette région est un monde à part, cachée dans une vallée perdue de l’Himalaya indien, et apparemment restée longtemps secrète. Ce voyage restera pour toujours dans mon coeur et dans mes souvenirs, comme l’un des plus beaux que j’ai fait.
Nous n’avons pas fait un long trek comme prévu à la base, mais plusieurs petits treks avec quelques bivouacs. Allons-y. (Note : vous pouvez cliquer sur chaque photo pour l’agrandir).
L’Himashal Pradesh
3 semaines en Inde du Nord pendant le mois d’août. Pourquoi août, pourtant période de mousson ? Parce que tout simplement c’est la période idéale pour se rendre dans l’extrême nord de l’Inde et ou les cols vertigineux sont accessibles et franchissables en voiture ou bus. Les routes ferment vers la mi / fin septembre et ouvrent généralement début juillet. La période est aussi propice à la randonnée.
Donc arrivée à Delhi, puis direction l’Himashal Pradesh pour visiter quelques jours cette jolie région. Villes de Manali, Vashisht, Mandi, qui sont des villes sacrées. Cette région est considérée comme l’une des plus belles de l’Inde. A noter aussi que Manali est considérée comme la paradis des fumeurs de cannabis 🙂 La ville est assez touristique et les routards se mélangent aux jeunes et aux randonneurs en partance pour les montagnes. La ville n’en est pas moins dénuée de beauté. De belles ballades à faire aux alentours, des cascades, une vue magnifique sur la vallée et des paysages verdoyants.
Personnellement j’ai préféré le village de Vashisht, à quelques kilomètres en hauteur, auquel j’ai trouvé beaucoup plus de charme. A Manali, vous trouverez des sources d’eau chaudes. Elles sont gratuites et très agréables à ciel ouvert. C’est d’ailleurs là que vous pourrez vous lavez si comme nous, il n’y a pas de douche ni d’eau courante dans votre hébergement. Le coin est sympa, on y croise des voyageurs, dans une ambiance atypique.
Donc c’est la qu’arrive la seconde partie du voyage. Nous apprenons que la route de Leh est impraticable et que le village à subit de nombreux dégâts. Il faut se résoudre à abandonner l’idée d’y aller, mais nous ne voulons pas rester à Manali, nous avons envie de continuer notre voyage et nous sommes équipés pour de la randonnée en haute altitude (tentes, duvet, réchaud, plats lyophilisés…). Nous croisons un suisse qui à installé la sa boutique d’aventure et qui nous parle de la Vallée du Spiti. « Trop cool » il nous dit (avec un pétard dans la main à 9h00 du mat’). « J’ai un taxi collectif qui part demain matin à 7h. Vous en êtes ? »
Le trajet Manali – Kaza (chef lieu du Spiti)
Oui ce trajet mérite un paragraphe ! C’est une des routes les plus dangereuses au monde (tout comme celle qui mène à Leh). Elle est tout le temps travaux et est régulièrement emportée par des coulées de terre a cause des pluies ou de la fonte des neiges. Il y a quelques cols à franchir comme le Rothang Pass (4000 mètres) et le Kunzum La (4550 mètres, çà se fait tranquilou). La portion de route à faire est longue de 200 km…nous avons mis 20 heures ! Ce jour la au départ il y avait des éboulements sur la première portion de route. Les rivières débordaient…
Je peux vous dire que j’ai eu vraiment peur et que j’ai serré les fesses tout le trajet. J’en rigole maintenant et je souris en écrivant ces lignes mais sur le moment je ne faisais pas la maligne. Quand j’ai vu passer le bus public devant nous je me suis demandée comment c’était possible ! Nous étions en 4×4 collectifs et étions les seuls touristes à bord et en général en regardant dans les autres véhicules. Mais nos compagnons de voyagent parlaient assez bien anglais et étaient très sympas.
Le chauffeur, bouddhiste récitait des mantras en conduisant. Quel trajet spectaculaire… Une fois passé le Rothang Pass nous entrons dans la vallée du Spiti proprement dite. Les mots me manquent. Les paysages nous laissent sans voix. Les photos seront plus explicites. Quelques troupeaux passent devant nous durant le trajet. Les passages on l’on à du traverser des zones inondées m’ont sacrément foutu la frousse. Et ne parlons pas de la fin du trajet, dans le noir ! Je vous jure que je ne voulais pas voir j’ai gardé les yeux fermés à la fin.
Nous sommes arrivés vers minuit dans le noir complet à Kaza et grâce au chauffeur nous avons trouvé un hébergement. Sans électricité, on a même pas cherché a comprendre on s’est couchés. Vivants !
La vallée du Spiti
La ville principale est Kaza. Assez animée car elle est la plateforme commerciale et économique de la région. Elle compte 1500 habitants. C’est un point de chute lorsque l’on arrive et que l’on repart. Vous y trouverez de nombreux restaurants et guesthouses. Dans cette vallée beaucoup de belles ballades et de paysages spectaculaires sont à voir.
Le village de Kibber est à voir. Un charmant village avec des maisons chaulées traditionnelles, il est situé à 4205 m d’altitude est l’un des les plus hauts du monde avec route et électricité (le plus haut est au Tibet). Les sommets environnants couverts de neige sont spectaculaires. On peut faire de belles ballades à pied et rejoindre des petits villages isolés sans route ou vous pourrez partager un chaï avec les habitants, très accueillants.
Après une nuit passée à Kibber, nous avons dormi en bivouac près du tout petit village de Gada au dessus et sommes descendus au monastère de Ki.
Le Ki Gompa est le plus grand monastère de la vallée, perché sur un piton rocheux, à 4 116 m d’altitude. Erigé il y a plus d’un millénaire il est sacré et très important pour les bouddhistes. Nous avons eu la chance de tomber à notre arrivée sur un moine très accueillant nous à fait visiter le monastère et ses nombreux couloirs et qui nous à expliqué pas mal de choses sur le lieu. Nous avons pu observer un groupe récitant des sutras, textes sacrés dans la salle de prière. Le lieu respire la paix, le calme et la sérénité.
Le village de Dankhar est vaut aussi le détour avec un très beau monastère (3 894 m). Vous pourrez marcher jusqu’au lac (4 270 m) ou il y a possibilité de dormir en bivouac. Les paysages sont splendides avec les yacks qui se baladent autour. On peut se baigner dans le lac. Il y a une guesthouse assez agréable au village (Dankhar Monastery Guesthouse).
D’autres villages sont à voir en ballade dans les environs comme Naggar par exemple. Pour certains trajets, nous avons fait du stop. Les gens sont très sympathiques dans la région.
Le retour s’est fait par la même route et était aussi assez sportif. Mais nous sommes revenus à Manali plein de merveilleux souvenirs et complètements dépaysés. Nous avons terminé par quelques jours à Delhi et 3 jours à Agra, pour voir le Taj Mahal, ce qui à bouclé ce voyage en Inde.
Infos pratiques
- Vols directs avec Air France ou Air India en 8 heures à partir de 800 euros
- Vols Delhi – Leh (Ladakh) qui était prévu initialement avec JetAirways (1h30) avec survol de l’Himalaya.
- Trajets en bus environ 2000 Rps / possibilité de réserver à l’avance sur http://himachaltourism.gov.in/
- Monnaie : La Roupie Indienne / Taux de change : INR 69.9
- L’Inde est un pays bon marché, surtout quand on fait ce type de voyage (chambre entre 8 et 20 euros la nuit, repas entre 2 et 5 euros).
- Pour Agra et finir le voyage, nous sommes allés sur un standing moyen, mais cela reste raisonnable. Surtout que en période de basse saison les prix sont encore plus attractifs
- De nombreux bureaux de change dans les villes, mais pensez à avoir un peu de cash sur vous en arrivant. Les paiements par carte de crédit sont peu répandus
- Pour les hôtels, nous n’avions rien réservé en avance, sauf la première nuit sur Delhi car nous sommes arrivés tard. Dans toutes les villes et villages, nous nous logions en guesthouse ou chez l’habitant et avons toujours trouvés très facilement
- Le Lonely Planet « Inde du Nord » à été d’une grande aide
A prendre avec vous pour le voyage :
- De bonnes chaussures de marche, chaussettes de randonnée, pastilles Micropur pour l’eau (vendues chez Décathlon), lampe torche / frontale, chargeur universel, sac à viande (très utile dans certaines guest house ou les draps ne sont pas très propres…), petite trousse de médicaments (Doliprane, Efferalgan, anti-sceptique, anti-diarhée)
- Pour la randonnée : réchaud spécial haute altitude, duvet, quelques plats lyophilisés d’avance peuvent être utiles, popote, gourde
Note : Le voyage en bus ou en 4 x 4 collectif permet d’éviter le mal des montagnes car il se fait progressivement
Pour conclure
Des vacances oui mais avant tout un voyage. L’Inde est un pays aux multiples facettes, qui, même si on s’y prépare, ne peut pas laisser indifférent. Les régions visitées, en particulier la Vallée du Spiti, vaut à elle seule le détour. Les paysages se méritent, la route ne se fait pas sans difficulté, mais on est grandement récompensé à l’arrivé.
Enfin, suite à ce voyage, j’ai lu beaucoup de romans sur l’Inde. Je vous conseillerai les suivants :
Shantaram est un roman autobiographique, de Gregory David Roberts, publié en 2003. Le livre raconte les aventures de Lin, un australien évadé de prison qui s’envole pour Bombay, en Inde et de son destin hors du commun. Dans mon top 5 des meilleurs livres. Une aventure incroyable.
Loin de Chandigarh de Tarun Tejpal. L’histoire d’un journaliste et de sa femme, dans les années 90 qui partagent une relation passionnelle. Jusqu’au jour où, dans leur maison accrochée aux contreforts de l’Himalaya ,le narrateur découvre soixante-quatre épais carnets, le journal intime et impudique d’une Américaine, ancienne propriétaire de la maison, dont la lecture va peu à peu détruire son couple.
Babyji d’Abha Dawesar. A Delhi, trois femmes, une lycéenne, une divorcée, une servante, gravitent autour de Babyji une adolescente de 16 ans qui cherche sa voie.
Merci et à bientot pour d’autres voyages !
Namaste,